- sans-cœur
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• 1830; « individu paresseux ou sans amour-propre » 1808; de sans et cœur♦ Fam. Personne qui manque de cœur, qui est insensible à la souffrance d'autrui. « Elle rit de vous voir pleurer, cette sans-cœur » (Zola). — Adj. ⇒ insensible, méchant.Synonymes :- dur- endurci- inhumain- secContraires :- sensible- tendre⇒SANS-CŒUR, subst. inv.A. — Fam., subst. masc. et fém. Personne manquant de cœur, qui est insensible à la souffrance ou à la détresse d'autrui. Et vous croyez que c'est amusant d'avoir dans sa vie, à côté de soi, un monsieur qui souffre (...) et qui, tout le temps, a l'air de vous dire (...) là, en deux mots, qu'on est une sans-cœur (E. DE GONCOURT, Faustin, 1882, p. 257). Elle se rappelait le bruit de la nuit, sa fille et le logeur avaient dû partir ensemble, ils se trouvaient pour sûr au fond; et, après avoir crié que c'était bien fait, qu'ils méritaient d'y rester, les sans-cœur, les lâches, elle était accourue, elle se tenait au premier rang, grelottante d'angoisse (ZOLA, Germinal, 1885, p. 1543).— Empl. adj. Synon. insensible. Je m'ennuie parfois des camarades; ce n'est pas comme toi, sans-cœur, qui voudrais ne jamais les revoir! (DUMAS père, Monte-Cristo, t. 2, 1846, p. 328).B. — Rare, subst. masc. Insensibilité. Le sans-cœur profond, horrible, féroce de l'égoïsme humain! (GONCOURT, Journal, 1859, p. 616).Prononc. et Orth.:[
]. Att. ds Ac. 1935. Plur. v. sans-. Étymol. et Hist. 1. 1808 subst. « homme lâche et paresseux; sans amour propre ni orgueil » (HAUTEL, s.v. cœur); 2. 1830 id. « personne qui ignore la pitié » vilain sans cœur (MONNIER, Scènes pop., p. 7). Comp. de sans et de cœur. Fréq. abs. littér.:32. Bbg. QUEM. DDL t. 28.
sans-cœur [sɑ̃kœʀ] n. invar. et adj.ÉTYM. 1863; masc., 1808, « individu paresseux ou sans amour-propre »; de sans-, et cœur.❖1 Fam. Personne qui manque de cœur (supra cit. 79), qui est insensible à la souffrance d'autrui. || Des petites sans-cœur. — Adj. ⇒ Insensible, méchant.1 — Elle rit de vous voir pleurer, cette sans-cœur là-bas. Je mettrais ma main au feu que son savonnage est une frime (…) elle est venue ici pour leur raconter la tête que vous feriez.Zola, l'Assommoir, t. I, I, p. 28.2 Tu me prends pour une sans-cœur ? Tu te trompes : je comprends très bien que tu aies pitié de Laura.Gide, les Faux-monnayeurs, I, VII, in Romans, Pl., p. 979.2 N. m. Rare. Insensibilité.3 (…) le petit Feydeau, le délicieux petit ange, à notre demande des nouvelles de son père, nous dit avec le sans-cœur inconscient d'un enfant terrible : « Papa ! papa ! il est très malade, il est très malade ! »Ed. et J. de Goncourt, Journal, 22 avr. 1869, t. III, p. 219.
Encyclopédie Universelle. 2012.